vendredi 13 février 2015

DIS-DONC, MA GOURDE, TU RÉALISES QUE TU AS UN SOURIRE BÉAT LÀ?....


Gratitude et bonheur ce matin. Il y a des matins comme ça où vous réalisez qu'un accord de paix a été signé, que la croissance remonte légèrement et que quelque chose en vous se réjouit même si vous militez habituellement pour le slow mouvement et la décroissance. Des matins où le fond de l'air semble s'alléger enfin, la sortie de crise se profiler, même si ce n'est pas une vue globale sur le long terme. Bref des matins où vous vous réjouissez pleinement de ce que vous avez là, immédiatement, de cette journée qui s'annonce sous le signe de l'espoir qui a la faculté de tout embellir. Un matin plein de projets où vous sortez de l'hiver et que tout est possible.

Et vous suivez votre rituel de mise en route : méditation dansante pour célébrer la vie, sauts, chants, bras en l'air, extase, véritable hymne à la joie de vivre. Puis méditation assise silencieuse.


Tout à coup j'entends aboyer l'affreux petit chien adopté il y a quelques mois par une voisine sourde. D'habitude tout se ferme en moi lorsque son cri suraigu sature dix minutes d'affilées la quiétude du quartier. Là, du fond de ma méditation, je vois passer au ralenti la pensée "Un aboiement de chien... Ça sent la campagne… j'ai de la chance…  Arrête de suivre tes pensées ! … Inspire… Expire… moment après moment…. Mais, c'est l'affreux chien de la voisine!.... Et j'ai trouvé son aboiement agréable???..... Reviens à ta respiration!... Avec bienveillance ! ... Inspire…. …. Expire…. Instant après instant…. Inspire….. Expire…. Dis-donc ma gourde, tu réalises que tu as un sourire béat là?.... Bon sang inspire! …. Expire…." J'inspire… et mon cœur se dilate de plus en plus,… J'expire… J'inspire … et mon sourire reste visé sur mon visage tandis que mes yeux se plissent… J'inspire…. Et la gratitude inonde chacune de mes cellules… J'expire… et une sorte de fierté m'envahit…" Les trois coups du gong. 

Le bonheur perdure! Cela fait des mois que les cris suraigus de ce chien pas élevé me scient les tympans et me crispent physiquement. J'ai développé un radar allergique qui fait que je l'entends dès le premier décibel et n'en loupe aucun contrairement aux autres personnes de la pièce qui mettent généralement plus de temps à le repérer avant de convenir, qu'en effet, il est insupportable. Des mois que j'ai compris que je ne changerai ni le chien, ni la voisine et que le seul paramètre modifiable dans l'équation c'est la manière dont moi je vis la chose!

Je suis allée faire sa connaissance et le caresser en espérant craquer devant le mignon chiot qu'il devait être, mais pas de bol il est idiot. J'ai expliqué en souriant à sa maîtresse qu'il était très sonore et essayé de réfléchir avec elle aux moyens possibles pour que nous vivions tous heureux. Je lui ai offert deux ouvrages sur la manière idéale d'élever son chien avec amour et même un cours avec le dresseur du quartier.  J'ai multiplié sans succès les méditations de la bienveillance, de l'amour inconditionnel et même du pardon. J'ai cherché des trucs sur les forums et déprimé devant tous les procès intentés! Puis j'ai carrément renoncé à combattre "mon problème avec le chien hurleur". J'ai essayé de me convaincre que l'on s'habitue absolument à tout et que ce chien n'était ni plus ni moins qu'un élément désagréable de ma vie comme ma douleur au genou.

Et j'en étais là quand ce matin son hurlement durant ma méditation silencieuse a déclenché ces trois pensées successives : "Un aboiement de chien... Ça sent la campagne… j'ai de la chance…"

Oh oui j'ai de la chance, bon sang ! Quelle chance j'ai ! Je suis enfin guérie de mon énervement au quart de tour lorsqu'il hurle! Tandis que j'écris, il aboie stupidement non-stop (si, si, il y a malheureusement des chiens incurablement idiots; ce n'est pas réservé qu'aux humains) et je souris toujours! Quelle douche de gratitude. Est-ce le bien-être dans lequel je suis depuis le réveil qui en est cause? Est-ce que dès demain, si je me lève du mauvais pied, je vais de nouveau bondir au premier jappement?

Je ne crois pas. Je pense que c'est vraiment le phénomène psychologique "d'habituation" qui est à l'œuvre. "On s'habitue absolument à tout même au pire" est une vérité scientifique. Lorsque ce chien est arrivé il y a six mois il a modifié un quartier calme en cauchemar. Aujourd'hui il fait partie intégrante du paysage sonore. Lorsqu'il se tait, nous savourons un calme devenu rare.

C'est tout, mais c'est génial et je poste ce témoignage pour vous redonner espoir au cas où vous aussi, un agacement majeur QUEL QU'IL SOIT soit venu envahir votre petit monde bien tranquille. Nos grands-mères comme toujours ont raison : "Laisse faire le temps!"


L'habituation est le phénomène de diminution progressive ou même de disparition d'une réponse à la suite de la répétition d'un même stimulus (Dodge, 1923).
 
L'accoutumance, qui est un processus biologique permettant à l'organisme de s'adapter à certaines substances, en est très proche.

PS de ma chatte Liloo : "Mon ronronnement apaise... " Elle vous conseille donc chaleureusement la lecture et surtout l'écoute (il y a un CD joint au livre) de "La Ronron thérapie" de Véronique Aïache, au Courrier du Livre.

En cadeau pour vous le prouver 1h de ronrons... à écouter doucement au casque!

Tags : Méditation, méditation silencieuse, chien du voisin qui aboie, habituation, psychologie positive, aboiements insupportables, nuisances sonores, bienfaits de la gratitude, bienfaits de la méditation.